Hopelove Artiste de A à Z

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Chronique d'une adolescente lesbiene : Chapitre 3

QUAND MON PRESENT EMBRASSE MON PASSE

Chapitre 3
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Je marche au milieu de la foule. Il doit être midi, le soleil tape fort sur le bitume, dégageant une chaleur désagréable, étouffante. Je suis seule, étrange pour aller faire les boutiques. Une sonnerie de téléphone retentit, et il me faut trop de temps pour réaliser que c'est la mienne dans tant de brouhaha.
Un message :
Mia:
'' Rendez-vous au Mcdo, dans 30 minutes. Bisou"


Merde ! J'allais être en retard. J'accélère le pas et tourne à l'angle de la grande rue. Et là, je meurs. Je crois. Non, je revis. Mon cœur loupe un battement, mes jambes deviennent le petit nuage sur lequel je flotte au moment où je la vois. Au moment même où mes yeux croisent les siens. Ses yeux, des épées affûtées qui me transpercent. Impossible de soutenir un tel regard. Surnaturel, c'est le mot, fantastique, c'est la réalité. Je ne saurais distinguer leur couleur de si loin, mais ils irradient de leur excès de brillance. Je détourne le regard, submergée par un sentiment qui me fait perdre pied. Un sentiment inconnu, aussi puissant qu'un raz-de-marée. Mon attention s'attarde donc sur le reste de sa délicieuse personne.

 

Elle est habillée d'une robe en voile rouge, tranchant à merveille avec sa peau pâle. D'ailleurs, je n'en avais jamais vu une aussi pâle, aussi laiteuse, d'une blancheur éburnéenne, parsemée de petits éclats d''ambre. Cette peau magnifique, est bien la seule chose qui recouvre ses os, saillants. La volupté de sa robe laisse ses côtes visibles. Ses longues jambes sont si fines qu'il paraît impossible qu'elles supportent le reste de son corps. Son allure et sa démarche n'en sont que plus aériennes. Est-ce l'état dans lequel je me trouve qui me donne l'impression qu'elle vole ?


Sa minceur, ou plutôt sa maigreur, étrangement exerce un charme fou. Son visage au teint translucide est encadré d'une cascade de cheveux roux, bouclés telle une crinière.
Ils jaillissent de son crâne pour ricocher sur ses épaules, et s'évanouissent sur ses hanches. Quelques boucles lui reviennent sur le front, lui donnent un air encore plus sauvage, encore plus désirable... encore plus sensuel.

 

Je n'ai pas le temps de contempler son visage, une fougue imprévisible redonne de la consistance à mes jambes, me pousse vers elle. Elle avance aussi, il me semble tout du moins, car mon esprit ne répond plus, ce qui m'arrive paraît si irréel, me donnant l'impression de regarder la scène hors de mon corps, de voir le spectacle se dérouler devant mes yeux sans pouvoir changer quoi que ce soit. Comme un pion, mais jamais un pion ne pourrait avoir tant envie de se laisser guider. Elle me stoppa net, rapidement mais étrangement, avec une délicatesse fortuite. Sa main se posa sur mon épaule, et elle m'attira vers elle avec force et douceur. La puissance qu'il y avait dans ses membres allumettes était invraisemblable. À cet instant, elle m'apparut plus comme un félin que comme une femme. Il me semble d'ailleurs que cette image était assez proche de la réalité...
Avec tendresse, elle saisit mon visage avec ses mains fines et allongées, plongeant ainsi son regard dans le mien. "Mon regard attire le vôtre comme un aimant, ils s'embrassent, s'embrasent, s'enlacent, mais jamais ne s'en lassent, s'emmêlent, jusqu'à ce que la réalité s'en mêle..." Ce fut le cas, mais la réalité ne se mêla de rien.

 

De si près, je pouvais sentir son souffle sur mes lèvres, il m'était alors difficile de ne pas perdre pied dans une telle vague de sensations. Je me ressaisis le temps d'admirer son visage. Sa peau n'était pas que couleur ivoire, elle en avait aussi la pureté. Et ses taches de rousseur lui donnaient un côté sauvage à vous ôter les mots de la bouche...
Mon Dieu ! Sa bouche! Charnue et rosé, elle m’envoûtait. Je ne pouvais détourner mes yeux de ses lèvres exquises. J'étais hypnotisée. Je me sentais comme une image mise sur la pause, figée, tout ce qui se passait autour de moi avait disparu, je ne percevais plus rien, sauf la chaleur de son souffle, les battements de mon cœur.

 

Elle stoppa ce moment de transe en passant son index doucement sur mes lèvres, et y déposa tendrement un baiser. Des frissons me parcoururent l'échine, jusqu'à me faire frémir. J'eus la chair de poule. J'avais cette sensation de chaleur torride, et de froid intense en même temps. Des papillons me butinaient le ventre, tandis que d'autres tentaient de réanimer mon cœur. La douceur de sa main se posant sur mes reins servit d'électrochoc, me redonnant vie, des sueurs survinrent, et j'eus l'impression d'avoir fait un plongeon dans une fontaine d'eau glacée. La délicatesse céda la place à la passion, la fougue du baiser me fit m'envoler de mon petit nuage au septième ciel.


Quand cet instant magique se termina, je sentis quelque chose ce briser en moi, me rendant vide, seule. J'ouvris les yeux, et pus enfin admirer les siens. De couleur dorée, comme de l'ambre, flamboyant comme le soleil. De longs cils noirs recourbés embellissaient son regard. Elle avait des yeux de biche à l'iris de Loup. Elle avait la fragilité d'une gazelle et la fougue d'un lion. Elle n'était qu'un rêve, malheureusement. Je le compris en me réveillant en sursaut, dégoulinant de sueur, affolée.

 

Une fille... C'était une fille... un sentiment étrange de peur et de culpabilité m'envahit. Malgré tout, je jetai un regard noir à mon réveil qui m'avait tiré de ce rêve si envoûtant. Ni une ni deux, il passa par la fenêtre ! Un cri au dessous de moi m'interpella, et je cru mourir en voyant la belle rousse de cette nuit en bas, stupéfaite devant ce réveil tombé du ciel. Comme moi, par elle, cet ange tombé du ciel. Abasourdie, je reculais en hâte, pour reprendre mon souffle et mon sérieux. Ce n'était pas possible. Regardant de nouveau, je ne vis que le réveil en mille morceaux sur la chaussée, la belle rousse comme un mirage s'était évanouie.



06/12/2014
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